Le roi et son esclave

Publié le par ruth13



Basileüs était un Roi particulièrement vaillant.
 
   Elevé parmi les richesses, il ne comptait cependant que sur sa ténacité, ses talents et ses nombreux savoir-faire pour obtenir ce qu'il voulait ou gagner le cœur de ses sujets.
 
   Il était également très fier et déclarait à qui voulait l'entendre que jamais il ne serait dépendant de quoi que ce soitou de qui que ce fût.  
 
   Il arriva qu'à la fin de la guerre qui opposait le peuple de Basileüs à ces voisins, les soldats ennemis, défaits, préférèrent se soumettre à l'esclavage qu'à la mort.
 
   Basileüs, en vainqueur, hérita donc d'un esclave.
 
   Ravi de pouvoir démontrer ses talents à cette âme simple et neuve, il lui enseigna tout ce qu'il savait.
 
   En véritable maître, il apprit à l'esclave comment chasser pour survivre, comment tisser des habits, comment fabriquer des chaussures, mais aussi comment préparer des plats somptueux, administrer des biens et recevoir des personnalités importantes.
 
   Jour après jour, le jeune esclave devenait de plus en plus autonome et son intelligence se formait rapidement.
 
   Le Roi ne tarda pas à se reposer sur ses lauriers et à prendre goût à la vie facile de celui qui se fait servir.
 
   Plusieurs années passèrent et un beau jour, l'esclave se présenta devant son maître en tenant ce discours : "Roi, je te quitte.
Tu m'as appris bien des choses et je t'en remercie, mais ma patrie me manque et je dois la rejoindre. N'essaie pas de m'en empêcher."
 
   Le Roi se mit à rire bruyamment et répondit :
 
   "Eh bien pars si tu le désires ! Quel Roi est assez faible pour vivre sans esclave ? ".
 
   Mais lorsque Basileüs se retrouva seul, il comprit son erreur : 
 Tout lui sembla soudain difficile à réaliser.
 
   Le moindre déplacement lui coûtait, le moindre exercice était une torture et l'autonomie qui avait été la sienne avant de connaître son esclave lui apparaissait bien douce mais également bien lointaine.
 
   Nous agissons comme ce Roi lorsque, par fainéantise ou par facilité, nous déléguons trop de choses simples à d'autres.
 
   Or, c'est une illusion de croire que nous gagnons un peu de liberté en refusant les tâches quotidiennes et les gestes ordinaires : au contraire, nous devenons esclaves de ceux qui sauront un jour faire ces choses à notre place.

Publié dans Contes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
Merci
Répondre
R
<br /> <br /> <br /> <br />
E
pénibles ces fainéants
Répondre
R
<br /> oui<br /> <br /> <br />
P
SALUT ! Pourrais-je avoir la meme en brune juste pour déléguer en toute confiance. LOL !!! A+
Répondre
R
<br /> sacré papy !!<br /> <br /> <br />
C
et pour ce qui est du repassage damande à cette demoiselle ci dessous
Répondre
R
<br /> :-D<br /> <br /> <br />
P
Bonsoir. SYMPA tes deux articles. La blague sur les bottes ma beaucoup fait rire.Toutefois le peuple exige que le roi définisse une politique, fixe des buts à atteindre et donne les moyens pour atteindre les objectifs. Quant à l'organisation et l'éxécution elle doit impérativement etre déléguée à des sous fifres. Un roi qui lave ses chaussettes n'a pas le recul necessaire pour anticiper et faire corriger les trajectoires. A chacun sa vison des choses. Lol ! a+
Répondre
R
<br /> à +<br /> <br /> <br />