La cueillette des pêches

Publié le par ruth13

Le père d'Edmond était un homme de la terre, un vrai paysan.Il revendiquait ce terme, affirmant qu'agriculteur ne voulait rien dire.
Il n'a jamais conduit un véhicule, il se déplaçait avec
la charrette tirée par un cheval ou en bicyclette.
L'histoire se passe dans les années 70, en Provence, dans le
Luberon."J'étais avec mon père, en vélo tout deux et on rentrait à la maison après le travail.

 

En passant près d'un champ de pêchers qui nous appartenait, on aperçoit une famille, les parents et 3 enfants en train de voler des pêches. Mon père s'arrète, pose son vélo contre le talus, s'approche de ces gens.
Je pensais qu'il allait les chasser. Mais il s'adresse à une
fillette qui mordait dans une pêche et lui dit gentiment:
" Oh! Oh! mademoiselle, il ne faut pas manger cette
péche, voyons, tu vois bien qu'elle n'est pas mûre. Attend, je vais te montrer."
Et il prend la fillette dans ses bras (elle devait avoir 6 ans)
devant les parents abasourdis, l'élève jusqu'à une branche et lui montre 3 fruits "Tu vois! Ces 2 pêches sont encore un peu vertes, mais celle du milieu est jaune, elle est mûre.

 

Prend-la par dessous et tu verras, elle va tomber toute seule dans ta main".

 

La gamine fait ce qu'il lui dit et la pêche se détache toute seule dans sa main. Mon père la pose alors par terre et s'adresse aux parents qui ne savent que dire et il leur explique, sur le ton de la conversation amicale, qu'il ne faut pas laisser les enfants manger n'importe quel fruit.

 

Les fruits verts peuvent leur faire mal, et il leur montrecomment choisir une pêche. Puis il leur explique tout letravail que représente le fait de faire venir une pêche, la plantation des arbres, l'entretien, le nettoyage du sol pour éviter les mauvaises herbes, tailler les arbres chaque automne, l'engrais, les labourages tout ca pour en arriver à la récolte qui est le résultat de toute une année de travail.

 


Les parents, rouges de confusion mais soulagés de voir mon père
leur parler gentiment, l'écoutent et répondent à ses questions avec plaisir quand il leur demande d'ou ils viennent, où ils ont leur résidence secondaire.
Mon père leur raconta qu'il avait des cousins à Marseille,
qu'il savait que la vie en ville n'était pas toujours agréable.
Bref, ils ont sympathisé, d'autant plus facilement que mon père
savait être chaleureux et très bavard.
Ces gens, comme pour s'excuser lui disent à un moment donné:
"Vous savez, on prenait juste 2 pêches pour les enfants"
et mon père leur à répondu en riant "il ne faudrait pas que tous ceux qui passent sur cette route prennent 2 pêches, sinon au moment de la récolte, il n'en resterait plus".
Cette famille sont devenus des amis par la suite. Nous, nous avons repris nos vélos et avons continué notre chemin et je dis alors à mon père:

 

"J'ai  cru que tu allais les engueuler, tu as été plutôt gentil"
Il m'a répondu "Tu vois, fiston! Ce qu'il fallait , c'est
leur expliquer que ces pêches, c'est notre gagne-pain. On peut étre gentil et ne pas laisser les gens vous prendre pour un couillon"."

  -- oo0oo --

On peut être gentil et ne pas laisser les gens nous prendre pour des couillons... La prochaine fois que vous aurez l'impression d'être "pris pour un couillon", pensez-y !


Auteur inconnu

Publié dans Contes

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Commenter cet article
T
C'est pas marrant de travailler pour des prunes, comment tu veux avoir la pêche aprés ? En tout cas, ceux là ils se sont fait pêcho comme on dit de nos jours !
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R
<br /> tu l'as dit "bouffi" ! <br /> <br /> <br />
B
Je vais aller voler des noisettes , dans les bois , c'est la nature qui fournit !
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R
<br /> ne perd pas les tiennes en chemin<br /> <br /> <br />
T
Les couillons ne sont pas toujours ceux qu'on croit!En tout cas belle histoire
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R
<br /> oui. merci<br /> <br /> <br />
C
oups!!
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R
<br /> oups !<br /> <br /> <br />
C
....de gros sel ... dans le cul
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R
<br /> <br /> <br /> <br />